Du haut de son bistrot aménagé, au Paradis des Emmerdeurs, le Professeur Choron a répondu à quelques questions sur l’actualité récente, et notamment la disparition sur terre de la quasi-totalité de l’équipe de Charlie Hebdo, qu’il a virée à coups de rangers lorsqu’elle a voulu grimper sur son nuage.
Bonjour, Professeur !
Salut, petit con.
Alors, ça se passe bien là-haut ?
Ça va, y a pas les huissiers, c’est déjà ça. Ces enculés sont sûrement en enfer.
Si vous suivez encore l’actu, vous avez dû apprendre que toute l’équipe de Charlie s’est...
Ah, tiens, je me sers une coupe bien glacée de champagne Nicolas, en solde actuellement.
Évitez la publicité, merci.
Je t’emmerde, connard, je fais ce que je veux, je dis ce que je veux. Si t’es pas content, tu dégages de mon nuage. Compris ?
Comment peut-on manquer d’humanité à ce point ?
Regarde ce que j’en fais de ton humanité, dans mon cul l’humanité ! Charlie était devenu un vrai tas de merde, abandonné depuis longtemps par les vrais talents et surtout par les lecteurs intelligents. Parole de prof.
Et Charb, et Tignous, et Cabu, et Honoré, c’était pas des vrais talents ?
De dessinateurs, peut-être, mais au niveau des idées, c’était la honte ! Chier sur les curés, en 1960, c’était précurseur et légèrement subversif, mais en 2014, putain, ça a un nom, c’est de la grosse connerie de gros connard de merde sans couilles ! Recette de merde de pédés de chiottes ! Ils ont même pas changé d’un poil de couille en 40 ans ces gros merdeux aux culottes pleines de merde de bébé nourri au lait bien gras ! Putain, si on pouvait crever deux fois, je les rebuterais moi-même !
C’est vrai qu’ils évoluaient sur une certaine récurrence…
Ta gueule avec tes grands mots à la con. Va récurer les chiottes du président avec ta récurrence. Prends Tignous. Tignous, à 57 ans, il dessinait encore des patrons avec des bides comme ça, des bretelles de salaud bien nourri, des mouches autour de la tête et le gros cigare dans le bec ! Tu le crois, ça ? Il est déjà sorti de son bureau ce connard ? Il a déjà vu un vrai patron, qui en chie, ou un huissier, qui te fait chier ? Putain mais cette bande de branleurs c’était des petits bourgeois petits comme ça – tiens regarde ma bite j’me tire la nouille – qui refaisaient toujours la même recette de merde, la même crêpe à la merde, et maintenant, tout le monde les applaudit, alors que plus personne ne les lisait ! Y avait plus que trois faux terroristes même pas en djellaba qui les lisaient, et encore, pas sûr qu’ils savaient lire, et qui jouaient les vierges épouvantées en remontant de leur cave de HLM pourri. Ceux qui m’ont piqué mon Charlie et qui m’ont foutu dehors étaient bons qu’à choquer les bonnes sœurs, ces trous de balle dum-dum. Je donne toute l’équipe de Charlie pour UNE bonne sœur, t’entends ? Une bonne sœur, c’est gentil, ça a la peau toute douce, c’est comme une maman… C’est bien les mamans, elles ont des beaux nichons, des beaux culs bien épanouis…
Revenons sur Charlie, voulez-vous.
Déjà, vivants, ces merdaillons étaient cons et bornés, mais en plus ils ont eu une mort de gros cons ! Tas de cons, crevez de votre connerie, crevez avec votre connerie plein la bouche, et toutes les pleureuses avec ! Ils nous pompaient l’air avec leurs leçons de morale hebdomadaire de merde ! Et gnagnagna les écolos et gnagnagna la gauche, et gna gna gna les papiers gras, mais c’est que des enculés ! Merci aux bicots de nous avoir déblayé le terrain de ces petits sarkozystes qui s’ignoraient !
Bicots, vous y allez un peu fort, professeur.
J’ai pas raison ? Tu préfères pas deux gars qui ont des couilles et qui nettoient la merde au kärcher à une triste bande de couilles molles qui passent leur temps à dénoncer ceux qui pensent pas pareil ?
Eh bien, il faut réfléchir à...
C’est tout réfléchi !
Ils sont morts, tout de même.
Mais moi aussi je suis mort, ils m’ont tué, ils m’ont poignardé et y a pas eu une manif ! Tous leurs poignards j’ai vécu avec dans le dos jusqu’à la fin, alors que je les ai faits !
Vous allez pas vous mettre à chialer.
T’as raison. Qu’ils crèvent. Et moi aussi. Ressers-moi du pétillant, sers au moins à quelque chose, loufiat. Non mais qu’est-ce qui vous prend à défendre la honte de la profession, des mecs qui ont prostitué leur talent pour jouer aux dissidents même pas chinetoques, hein, car ceux-là ils prennent des risques, tu parles de dissidents, avec leurs tronches satisfaites, leurs locaux bien propres, avec leurs salaires, leurs fiches de paye, leur 13ème mois… Leur 13ème coup de poing dans la gueule ouais ! Putain mais chez moi y avait pas de fiche de paye de petit employé de meeerde, on se torchait avec les fiches de paaaye, fallait se battre avec ses couilles en bandoulière, pas faire des petits dessins sur Sarkozy, tu me fais un dessin sur Sarkozy je te défonce la gueule. T’es pas dans le risque, là, t’es en terrain connu, t’es sur l’autoroute des gros cons, t’es chez mémé, y a pas de mines, pas d’ennemi. En plus c’est de la pub pour ces enculés de la politique, tu penses bien que Sarkozy et Hollande ça les chatouille que dalle ! Moi je les faisais fuir en leur montrant ma bite, comme Mitterrand, ils méritaient pas mieux. Avec moi, c’était la guerre.
L’Indo…
Ta gueule, bleu bite. L’Indochine t’y touches pas t’en parles pas, espèce de puceau. T’as déjà fait la guerre, toi ?
Non, je...
Alors ferme ta gueule. Bon, déjà c’est bien, tu donnes pas trop de leçons, même si t’as encore des questions de journaliste con comme la mort. Donne-moi une leçon de morale républicaine à la Charlie et je te fous cette boutanche dans le cul. Tiens, appelle Julie Gayet, la première daaame, la première endive ouais, je vais lui...
Professeur, il y a des jeunes qui nous lisent.
Je les emmerde, les jeunes ! Mais t’as pas compris dans cette histoire que tout est à l’envers ? Les résistants passent pour des salauds, les salauds pour des résistants, et t’as toute la tribu des superconnards au-dessus de ce merdier qui rigole bien, avec ses belles putes et ses grands pinards, pendant que les connards du peuple se dessoudent entre eux ! Les pauvres bicots, les pauvres flics, les pauvres dessinateurs, les pauvres youpins, c’est eux les victimes ! Y a 20 morts chez les pauvres cons et pas un chez les riches salauds ! C’est pas 17-3 le score, c’est 20 à zéro ! Là, tu vois, je bois parce que je suis triste.
Et la guerre, c’est pas pareil ?
Non. La guerre, nous on allait se battre pour la France, on tenait tout un pays avec nos petits gars. Après la guerre, on a fait rigoler la France qui se faisait chier, c’est pas comme ces pédés qui s’enculaient avec leurs conférences de rédaction de mes deux. Ils ont voulu faire comme Hara-Kiri, mais moi au moins je me suis vraiment fait hara-kiri ! Eux ils ont pas eu les couilles de disparaître avec leur temps, de faire autre chose, non, ils se pensaient tellement indispensaaables, j’ai du mal à imaginer, quand même, que 40 ans après le vrai Charlie, y a encore des cons qui tirent sur cette vieille nouille. T’as vu la gueule des Rolling Stones ?
Oui, c’est pas joli-joli. Mick, si tu nous écoutes…
T’as vu la gueule de Cabu ? T’as vu la gueule de Charb ? T’as envie de rigoler avec ces tronches de curés zombies ? Non, ben moi non plus. Ils me faisaient pas rire, mais y a encore pire, on fait toujours pire, regarde l’autre supertrou du cul, là, avec sa tête de comptable, Gelku…
Geluck ?
Oui, Geluck. Moi, ce Gelku, tu me l’amenais avec sa tête de con profond de gestionnaire de banque de merde dans ma salle rue des Trois-Portes, il sortait pas vivant. Ses gros chats de merde avec ses gros ronds, il pouvait se les foutre dans le fion. Avec ses petites couilles de branleur de Drucker dans la bouche.
Gelcul n’est pas responsable de sa tête de con.
Mais t’as rien compris ! On lit la veulerie sur son visage à cette tartelette ! Tu vois pas ce qu’il exprime ? Tu sens pas le calculateur, l’ambitieux, le j’prends pas d’risques mais j’veux faire partie des rebelles, des méchants, des durs ? C’est la pire engeance. Ressers-moi.
Ça fait la deuxième bouteille. C’est moi qui paye.
Ta gueule, sers. Je suis le Professeur Choron oui ou merde ? Et me fais pas chier avec ton Gel à cul.
Je précise que Gelcul bossait chez Siné, pas chez Charlie.
C’est pareil, ils ont tous fait de la politique parce qu’ils avaient pas d’idées, des idées, des vraies, une idée, c’est au-dessus des opinions. Les opinions, c’est de la chiure d’idée. L’idée, c’est le truc là-haut, c’est une étoile, le truc que tu piques à Dieu, hein, on était des voleurs de feu, pas des gros cons assis comme des cons à côté du barbecue électrique. Putain, heureusement que je suis mort. Me casse pas les burnes avec tous ces morts-vivants, j’en ai trop vus. Les Val, ça pullule aujourd’hui. J’allume ma télé, j’allume ma radio, je vois du Val partout. Il a même réussi à me couper l’envie de gerber !
Siné est parti à cause de Val.
C’est lui qu’il aurait fallu balancer par la fenêtre, dès le début. Ils auraient tous survécu, même s’ils le méritaient pas. Ils auraient pas pris ce virage malsain. Avoir laissé ce petit Mussolini de merde, lui, Mussolini… Mussolini était petit mais il avait de la grandeur, comme Napoléon, t’as qu’à voir, les Italiens l’ont jamais oublié, je disais quoi ? Ah oui, ils ont laissé cette crevure les dépouiller, les vider de leur substance, tu sais, c’est comme les araignées, elles te piquent, elles t’injectent un poison qui te qui te, qui te...
Liquéfie ?
Ta gueule laisse-moi finir. Un poison qui te liquéfie à l’intérieur, comme du champagne, tiens reverse un coup, ben ouvre une autre bouteille connard, et après, l’araignée cette grosse pute velue, elle te suce tout de l’intérieur.
Val a tenté de pleurer sur ses amis comme il dit.
Ha ha ha ha ha, l’ordure grand format ! Tu sais, moi j’peux pas mentir, mais j’admire quand même sincèrement ceux qui sont capables de mentir à ce point et de faire carrière avec plus de mensonge que de talent. Moi j’avais que du talent, que veux-tu, pas assez de mensonge.
Euh, ne jouez pas trop sur le registre de la pureté, Professeur.
Pourquoi tu dis ça ? T’as envie de mourir, toi aussi ?
Y a ta veuve qui vient de sortir un bouquin sur 20 ans d’amour… vache.
Elle a fait ça ? La grosse tarte dans la gueule que je vais lui mettre quand elle va arriver, ça va pas louper !
Sylvia dit que t’étais justement un peu violent…
Mais j’étais violent avec tout le monde, connard, sinon ils seraient pas montés aussi haut, tous ! C’est moi qui les ai élevés, hein, je les ai élevés comme mes enfants, mes petits, alors évidemment, il a fallu distribuer quelques taloches de temps en temps pasque y en avait toujours un qui récriminait, gna gna gna mon argent, gna gna gna mon salaire… Jésus a fait pareil avec ses apôtres, qu’est-ce que tu crois, qui devaient être une sacrée bande de chialeuses ! Tu crois pas que le gars de Nazareth il a fait son enseignement sans quelques claques dans la gueule ? Hein ? T’as vu le merdier qu’il a foutu dans la synagogue ? C’est pas le petit employé Valls qui aurait les balloches de faire ça en compagnie de son patron Netanyahu !
Euh, c’est possible.
C’est pas possible, c’est sûr ! T’as celui qui défriche et qui prend tout dans la gueule, les épines les ennemis, et t’as ceux qui arrivent derrière, de l’arrière, pépères, l’armée de réserve, tu sais, les gros culs planqués bien au chaud, qui mangent gras et tous les jours, alors que la troupe de choc s’est pris toute la mitraille dans la gueule ! Tu peux pas connaître ça, ducon.
Ben… à E&R c’est un peu ce qui nous arrive.
C’est que vous êtes sur le bon chemin. Quand c’est facile, c’est louche.
Ça c’est un scoop : l’héritage moral du Professeur Choron est chez E&R !
Ferme ta petite gueule de gauchiste de pacotille, lâche-moi les couilles et ressers-moi un coup. Encore, à ras bord, voilà. Je sais pas si il est chez vous, mon héritage moral, mais une chose dont je suis sûr, c’est qu’il est pas chez Charlie.
Bon. Je vais redescendre, j’ai plus de champagne. Un message pour les terriens, les Français, les lecteurs de E&R ?
Essayez d’être plus drôles, bande de connards.
Merci Professeur !
Rompez.
Au fait, je peux récupérer les bouteilles vides ?
Pourquoi ?
C’est pour les mettre dans la poubelle à verre.
La poubelle à verre ? J’ai jamais rien entendu d’aussi con ! Espèce d’écolo de merde ! Casse-toi ou tu vas les prendre sur la gueule, les bouteilles !